Méditer en pleine conscience
« La méditation est une façon d’être, non une technique. Le but de la méditation n’est pas de tenter d’accéder à un ailleurs, mais de permettre d’être exactement là où l’on est, tel que l’on est, et de permettre au monde d’être exactement tel qu’il est à cet instant même » Kabat-Zinn
La méditation mindfulness n’est ni une méditation transcendantale, ni une relaxation.
« La pleine conscience consiste à porter délibérément son attention, dans l’instant présent, sans jugement, aux choses telles qu’elles sont. » Jon Kabat-Zinn
John Kabat-Zinn a adapté la méditation bouddhiste au contexte médical. Son génie est d’avoir pu retirer l’essence universelle, de son contexte religieux . « Une des plus grandes forces de la pleine conscience est de ne dépendre d’aucun système de croyance, ni d’aucune idéologie, si bien que ses bénéfices sont accessibles à quiconque veut les essayer sur lui-même».
Il s’agit d’une qualité de présence et d’attention à l’expérience personnelle.
Les attitudes qui fondent la pratique de la pleine conscience sont la bienveillance, le non-jugement, la patience, l’esprit du débutant, la confiance, le non-effort, l’acceptation, le lâcher-prise.
Cultiver ces attitudes demande engagement, autodiscipline et intentionnalité.
Elle peut aider à vivre différemment les événements et les difficultés de vie et développer une meilleure relation avec soi-même. Elle nous permet d’atteindre un calme mental grâce à la pratique de nombreux exercices basés notamment sur le souffle, l’instant présent, ainsi que sur une meilleure compréhension du stress et des méthodes de gestion de nos pensées et émotions.
La méditation dans les sessions de pleine conscience : MBSR (mindfulness based stress reduction) et MBCT (mindfulness based cognive-therapy)
Dans le programme Mindfulness, 2 types de méditation sont utilisés.
La pratique formelle consiste à s'asseoir pour pratiquer. Il s'agit vraiment de prendre le temps, 45 minutes par exemple, pour effectuer différents exercices. Plus concrètement, il s'agit de focaliser son attention sur sa respiration, sur un endroit du corps, sur un mouvement, ou sur tout autre stimulus, et de ramener son esprit à cette focalisation chaque fois que l'attention s'en éloigne.
La pratique informelle consiste, elle, à focaliser son attention, moment après moment, sur ce qui se passe à un moment donné de la journée. Elle ne prend pas de temps, elle s'insère dans les activités et rencontres quotidiennes.
De nombreuses études scientifiques démontrent les effets positifs de la pleine conscience, sur l’amélioration de la santé physique et psychologique . Elle a prouvé son efficacité dans l’amélioration de nombreuses maladies. Elle nous apprend à gérer nos douleurs, nos pensées et émotions, à prendre le recul nécessaire pour y répondre consciemment, au lieu de réagir en pilotage automatique .Elle est essentiellement développée dans le cadre de la gestion du stress et des douleurs chroniques , de la prévention des rechutes dépressive , de la prévention des rechutes en assuétude, en complément au traitement de diverses pathologies.
La pleine conscience est donc une méditation laïque et accessible à tout homme, dont le but est l’amélioration de la santé physique et psychologique.
Christophe André nous dit
« Voici plus de 2000 ans ans que les humains méditent, en Orient et en Occident.
La méditation, une mode ?
La méditation compense de profondes carences liées à notre style de vie moderne.
Un peu comme le fait l’exercice physique. Faire du sport n’avait guère de sens autrefois, car les journées de nos ancêtres impliquaient une activité physique intense et régulière… Aujourd’hui, la sédentarité s’avère responsable de pathologies multiples, d’où l’activité physique régulière est recommandée … en compensation à cette carence de mouvements liées à … nos modes de vie.
Et l’on peut dire, sur ce modèle, que la méditation est au cerveau ce que l’activité physique est au corps : la compensation d’une carence. De plusieurs, en fait : carences de calme (nous sommes toujours exposés au bruit, à l’agitation, à des stimulations sonores ou visuelles, incessantes et agressives …), carences de lenteur (nous sommes oppressés par des injonctions à aller vite, ne pas perdre de temps, répondre rapidement aux demandes, …), carences de continuité (notre stabilité attentionnelle est mise à mal par de multiples interruptions, véhiculées notamment par tous les canaux du monde digital : appels téléphoniques, SMS, courriels, tweets, etc ) . Méditer, c’est s’offrir des espaces de compensation, de réparation, où l’on s’adonne au goût retrouvé du calme, de la lenteur, de la continuité. La vogue des retraites dans des monastères offre à nos contemporains les mêmes bénéfices. La méditation permet d’ouvrir de tels espaces intérieurs plusieurs fois par jour, même loin de tout lieu de retraite » (Christophe André, dans Christus ,° 256, oct 2017, p. 11-15)